L’art-thérapie tire son inspiration des pratiques artistiques promues dans les milieux psychiatriques…
À partir de la fin du 19ème siècle, les psychiatres ont encouragé leurs patients à s’exprimer à travers la peinture ou le dessin, en étudiant attentivement ce que leurs créations artistiques révélaient. Ils ont reconnu que l’art constituait un moyen de communication distinct de la parole. Les œuvres ainsi créées reflètent la personne qui les a réalisées et contribuent à une meilleure compréhension de ses émotions, de ses conflits internes, de ses besoins et de son vécu.
Au début du 20ème siècle, plusieurs livres ont été publiés sur l’expression artistique chez les patients atteints de troubles mentaux.
En 1921, H. Prinzhorn, un assistant à la clinique psychiatrique universitaire de Heidelberg, publie un livre « Expression de la folie » qui aura une influence majeure sur de nombreuses personnes, qu’elles soient médecins ou non. Dans cet ouvrage, il étudie environ 5000 œuvres (dessins et peintures) réalisées par près de 450 patients hospitalisés. H. Prinzhorn est un précurseur du recours à la médiation artistique dans la thérapie des psychotiques.
A. Hill est souvent crédité pour avoir été le premier à utiliser le terme « art-thérapie ». A. Hill était un artiste britannique qui, après avoir été hospitalisé, a découvert que la création artistique avait un effet bénéfique sur son bien-être émotionnel. Dans les années 1940, il a commencé à encourager l’utilisation de l’art comme moyen thérapeutique dans les hôpitaux et a utilisé le terme « art-thérapie » pour décrire cette approche.
L’art-thérapie s’est développée à partir du mouvement de l’art brut. Ce concept a été introduit par le peintre Jean Dubuffet dans les années 1940 en collaboration avec le fondateur du mouvement surréaliste A. Breton. Il se réfère à des créations artistiques spontanées et non influencée par les normes esthétiques préétablies, souvent réalisées par des individus souffrant de problèmes de santé mentale.
Les arts plastiques ont joué un rôle important dans l’intérêt croissant des professionnels de la santé mentale pour l’art-thérapie. En 1950, la première exposition internationale d’art psychopathologique s’est tenue à l’hôpital Sainte-Anne lors du premier congrès mondial de psychiatrie à Paris. Cinq ans plus tard, R. Volmat a publié « L’art psychopathologique », décrivant les œuvres exposées et proposant des méthodes d’analyse. En 1959, Volmat et J. Delay ont fondé la Société internationale de psychopathologie de l’expression et d’art-thérapie, donnant naissance à une branche française de cette discipline.
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